Si vous respiriez l’air pur des Espagnes,
Cet air embaumé qui rend amoureux,
Si Vous habitiez ces chaudes campagnes
Où l’on voit errer des couples heureux,
Où chaque Andalouse a des sérénades
Qu’avant de dormir il faut écouter,
Où les amoureux rossent les alcades
Qui ne voudraient pas les laisser chanter,
Sous votre fenêtre ouverte, à nuit close,
J’irais soupirer les vœux de mon cœur ;
— Toujours dédaigneuse, à ta lèvre rose
Se dessinerait un rire moqueur ;
Mais tu m’entendrais, malgré toi, te dire
Que, pour un regard, j’irais Dieu sait où,
Que je me tuerais pour un seul sourire !
Que par un baiser… tu me rendrais fou !