D’abord, lorsque l’on croit que c’est un bien de vivre,
Avide et d’un désir infini tourmenté,
Notre cœur a besoin de l’immortalité
Que, Védas ou Coran, promet tout divin livre.

Plus tard chancelle en nous le dogme contesté,
Et s’il tombe, entraînant l’espoir qui nous enivre,
Du combat que le Doute à nos croyances livre
Tu sors victorieuse, ô froide Vérité.

A ta victoire, après de longs jours d’amertume,
La résignation lente nous accoutume.
L’âge vient, le sépulcre est sous nos pieds, béant.

Mais alors, loin de fuir le repos, on l’embrasse ;
Et les vains paradis n’ont plus rien que n’efface
L’attrait vertigineux et sombre du Néant.