Mille cris oiseaux
l’horizon trace une ligne de vie
Et les vagues visages perdus chuchotent
dans les golfes tendus comme des bras ouverts
Je suis sûr enfin d’être seul
est-ce le Nord, est ce l’Ouest
le soleil bourdonnant de lumière
ruche du ciel et de la terre
je m’arrête pour savoir encore si l’été est rouge dans
                                                               mes veines
et mon ombre tourne autour de moi
dans le sens des aiguilles d’une montre
Le sommeil m’apporte les insectes et les reptiles
la douleur une grimace et le mensonge
le réveil
je flotte visage perdu au milieu d’une heure
sans secours sans appel
je descends sans conviction des marches sans but
et je continue sans regret jusqu’au sommeil
dans les yeux des miroirs et dans le rire du vent
je reconnais un inconnu qui est moi
je ne bouge plus
j’attends
et je ferme les yeux comme un verrou

Nous ne saurons jamais quand la nuit commence
et où elle finit
mais cela en somme n’a pas beaucoup d’importance les nègres du Kamtchatka
les éléphants du Groenland
s’endormiront ce soir près de mo
i lorsque la fatigue se posera sur ma tête
comme une couronne