Prisonnier de la vie et de ses lois cruelles,
J’ai connu les élans du désir indompté,
Et j’ai toujours frémi devant l’immensité
Comme l’oiseau captif sent palpiter ses ailes.

Le dernier mot, l’énigme, ont eux seuls irrité
Mon désir, dédaigneux des notions réelles,
Mon cœur toujours épris de chimères plus belles
A salué de loin l’idéale beauté.

Amoureux, j’ai pleuré de sentir limitée
Du temps et de la mort l’extase tourmentée
Qui flambe dans le cœur comme un feu de copeaux.

Plus tard, j’ai voulu croire à l’éternelle vie ;
Mais je suis las d’efforts, et ma dernière envie
Est de connaître enfin l’infini du repos.