Les larmes sont en nous. C’est la sécurité
des peines de savoir qu’il y a des larmes toujours prêtes.
Les cœurs désabusés les savent bien fidèles.
On apprend, dès l’enfance, à n’en jamais douter.
Ma mère à la première a dit : « Combien sont-elles ? »

Des larmes sont en nous et c’est un grand mystère.
Cœur d’enfant, cœur d’enfant, que tu me fais de peine
à les voir prodiguer ainsi et t’en défaire
à tout venant, sans peur de tarir la dernière.
Et celle-là, pourtant, vaut bien qu’on la retienne !

Non, ce n’est pas les fleurs, non, ce n’est pas l’été
qui nous consoleront si tendrement, c’est elles.
Elles nous ont connus petits et consolés.
Elles sont-là, en nous, vigilantes, fidèles.
Et les larmes aussi pleurent de nous quitter.